Jacqueline de Romilly (in memoriam)
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Jacqueline de Romilly (in memoriam)
Après Pierre-Emmanuel Vidal Naquet, Nicole Loraux et Jean-Pierre Vernant, Jacqueline de Romilly a rejoint les bras de Morphée. Sa disparition rend plus tangibles le dévouement sans partage qu'exige l'étude des humanités mais aussi la solitude de l'historien(ne) sur les sentes jonchées de pierres et d'herbes folles du temps. Une oraison funèbre met plus souvent en exergue les soucis du moment que les vertus prêtées à l'être disparu : on lit ici et là une gradation des honneurs (Concours général, Ulm, agrégation de lettres, chaire en Sorbonne et au Collège de France) qui ne sont rien d'autres que l'exaltation d'une méritocratie républicaine qui suscite l'admiration sans vraiment traduire l'originalité d'une pensée, les transports de l'être, les ressorts de l'aire culturelle d'adoption (la Grèce). La beauté de l'itinéraire de Jacqueline de Romilly transparaît dans son sens aigu de la dignité intellectuelle qui, sous le regard intransigeant de Clio, la vit glisser insensiblement de l'érudition helléniste vers la vulgarisation, d'une lumière l'autre.
Cet évanouissement insensible des humanités, les cahots de la nation grecque ressuscitée par le siècle dernier (le XIXe s) pour être mieux poignardée aujourd'hui contrastent douloureusement avec la beauté et la sérénité qui animent le passeur au fil de l'Elysée.
Cet évanouissement insensible des humanités, les cahots de la nation grecque ressuscitée par le siècle dernier (le XIXe s) pour être mieux poignardée aujourd'hui contrastent douloureusement avec la beauté et la sérénité qui animent le passeur au fil de l'Elysée.
condorcet- Nombre de messages : 2531
Date d'inscription : 03/03/2008
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