Hors sujet (fuori corso o quasi) mais tant pis : C'eravamo tanto amati (1974) d'Ettore Scola
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Hors sujet (fuori corso o quasi) mais tant pis : C'eravamo tanto amati (1974) d'Ettore Scola
Juché sur une pile de dossiers remplis à craquer consacrés aux émissions littéraires de la télévision, trône le DVD de "Nous nous sommes tant aimés", disponible en Version originale sous-titré comme en version française. La tendresse y côtoie la gravité et le spectateur suit les pas malhabiles de trois jeunes hommes italiens, tous membres du même réseau de résistance contre l'occupant nazi et le régime de Salo', happés par la fièvre politique de l'immédiat après-guerre en Italie. Vittorio Gassmann, Nino Manfredi, Stefano Satta campent un jeune étudiant en droit ambitieux, un brancardier plein d'esprit, un professeur militant. La rencontre de Stefania Sandrelli sert autant de fil conducteur à la trame narrative que la grande histoire (l'éviction des communistes du gouvernement De Gasperi en 1947... la même année que le gouvernement Ramadier en France...), l'expansion économique italienne (surtout dans le Nord) adossée au plan Marshall, la perte des illusions idéologiques. Ce film est précurseur en ce qu'il raconte l'examen de conscience précoce d'une génération portée par le mythe de la Résistance et défaite par les premiers contreforts du choc pétrolier de 1973 mêlé au paroxysme des contestations post-68.
On a beaucoup accusé en France la génération de 1968 (celle du baby-boom) d'avoir gaspillé l'héritage en enfants gâtés qu'ils étaient censés être : ici, une réflexion antérieure donne plus de profondeur à cette mutation générationnelle, de poésie aussi (les retrouvailles des trois compères dans la trattoria, les circonvolutions de Stefania attendrissent en même temps qu'ils nous amènent à plus de recul).
On a beaucoup accusé en France la génération de 1968 (celle du baby-boom) d'avoir gaspillé l'héritage en enfants gâtés qu'ils étaient censés être : ici, une réflexion antérieure donne plus de profondeur à cette mutation générationnelle, de poésie aussi (les retrouvailles des trois compères dans la trattoria, les circonvolutions de Stefania attendrissent en même temps qu'ils nous amènent à plus de recul).
condorcet- Nombre de messages : 2531
Date d'inscription : 03/03/2008
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