Venise s'expose à Bâle...
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Venise s'expose à Bâle...
Sûrement une belle expo... : à lire ce qui suit, j'ai eu envie de vous en faire profiter...dommage que cela se passe loin de "ma casa"...j'y serais allée sans héistation..car tous ces peintres...les Guardi et Canaletto, ils m'ont toujours accompagnée dans mes visites...et je ne me laisse pas de les revoir..il y a toujours quelque chose de nouveau à y découvrir...
"L'histoire d'une ville, indissociable, de par ses richesses, de l'histoire de l'art: la Fondation Beyeler expose les lumières et les «vedute» de la Sérénissime, qui a toujours inspiré les artistes, parfois malgré eux, comme Monet...
«Personne n'entre à Venise en étranger», disait un guide de voyage en 1842.
«Et personne n'entre chez Beyeler sans connaître Venise», pourrait-on ajouter.
La magie de la nouvelle exposition de la fondation de Riehen, dans la campagne bâloise, n'en est que plus saisissante: tout le monde a en mémoire un Canaletto ou un Turner, un Monet ou un Guardi ( ) inspiré par la célèbre cité. Mais l'éclairage donné par le commissaire d'exposition Martin Schwander leur (re)donne une beauté et un sens particuliers.
L'exposition «Venise, de Canaletto et Turner à Monet», à voir jusqu'au 25 janvier 2009, est, de fait, un retour sur mythe. Le mythe d'une cité qui a attiré les artistes du monde entier, artistes qui, en retour, ont nourri ce mythe en diffusant de la ville force images poétiques.
«Trop beau pour être peint», avait décrété Claude Monet, qui s'était longtemps refusé au voyage vénitien avant d'y séjourner deux mois, en 1908, à l'âge de 68 ans. La série de 37 tableaux qu'il commença à y réaliser (il les a terminés dans son atelier de Giverny les années suivantes) lui donnent tort.
La peinture sait très bien que faire des excès de beauté.
Grande époque finissante
De façon pertinente, l'exposition commence avec les derniers peintres vénitiens de la grande époque de Venise, Canaletto (1697-1768) et Francesco Guardi (1712-1793). Nés après les luttes permanentes contre les Turcs au 17e siècle, les deux artistes mourront juste avant l'abolition de la République de Venise par Bonaparte en 1797.
Nul Véronèse, Tintoret ou Tiepolo dans l'exposition . Mais cela donne au parcours davantage d'unité. Des deux grands «védutistes» (les vedute sont les vues de villes, typiquement celles de Venise) au Monet d'il y a un siècle, le fil rouge est évident.
Le Grand Canal («la plus belle rue qui soit en tout le monde et la mieux maisonnée», avait écrit le chroniqueur français Philippe de Commines en 1495), le Palais ducal et la lumière si particulière fondant terre, mer et ciel se retrouvent d'une époque à l'autre, d'un style à l'autre. Mais ils ne sont jamais aussi clairs et transparents que chez Canaletto, qui ouvre l'exposition.
Pour l'historien d'art André Chastel («L'art italien»), Canaletto et Guardi sont ceux «qui iront le plus loin possible vers une peinture pure, sans thèmes antiques ou religieux, ce qui annonce déjà le 19e siècle.» Il n'est donc pas étonnant de retrouver ces deux maîtres au début de l'exposition bâloise.
Centre culturel
Deux maîtres bien différents. A la netteté cristalline de Canaletto, Guardi oppose des vues plus «floues», où la touche est plus présente. Comme si l'impressionnisme n'était pas loin.
Mais, avant cela, il y aura encore d'autres voyageurs. Centre artistique, culturel et intellectuel au 16e siècle, Venise a commencé à attirer des pèlerins de toutes sortes au plus tard au 17e siècle. Ce flot ne s'interrompra jamais.
La lumière de Turner
Après Guardi, le visiteur plonge dans une presque pénombre qui met encore plus en valeur les tableaux de William Turner (1775-1851), qui y fit trois voyages (1819, 1833 et 1840).
Les deux tableaux «En allant au bal» et «En retournant du bal» (1846) laissent éclater la lumière de façon abstraite. Le ciel est comme déchiré par la lumière du peintre.
Puis viennent Manet, Renoir et surtout Monet, qui a droit à un des plus grands ensembles de cette exposition. L'obsession du Français pour la «ville-nénuphar» (expression de Paul Morand) le pousse à explorer les matières comme nul autre.
L'eau d'abord, les palazzi ensuite
Sa série du Palais Contarini coupe systématiquement le bâtiment au deux tiers de sa hauteur, pour donner tout le premier plan aux miroitements de la lagune, bleue, verte ou violette. Magnifiquement mise en valeur, seule au milieu d'une paroi, la «Gondole à Venise» est une intrigante tache beige au milieu de l'eau.
L'autre grand ensemble de l'exposition est consacré à James McNeill Whistler (1834-1903), qui avait ramené de Venise 100 pastels et 52 eaux-fortes. Les sujets moins glorieux l'intéressent, les arrières-cours, les passants, pas forcément riches.
En cela, il montre la voie à un artiste moins connu, John Singer Sargent (1856-1925), un Américain hôte régulier de Venise, comme nombre de ses compatriotes à la fin du 19e siècle. A grands traits expressifs, le peintre dessine un monde moins glorieux, choisissant souvent de surprenants angles de vues.
Intéressant contre-point, un choix de la collection de photographies historiques Herzog, de Bâle, permet de voir Venise «telle qu'elle était» dans les années 1870, sous l'objectif de Carlo Ponti et de Carlo Naya. Eux aussi ont contribué au succès désormais pleinement touristique de la Venise italienne depuis 1866. La première Biennale ouvrira ses portes en 1895.
Autre photographe, mais contemporain, le Belge David Claerbout propose une expérience sensorielle intéressante: ses clichés architecturaux de Venise sont projetés dans le noir et il faut un moment à l'œil pour commencer à distinguer les contours des bâtiments. Des ombres que les peintres des siècles passés ont heureusement depuis longtemps immortalisés.
"swissinfo, Ariane Gigon à Reihen (Bâle)"
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Esperia,
Bon dimanche à tous,
"L'histoire d'une ville, indissociable, de par ses richesses, de l'histoire de l'art: la Fondation Beyeler expose les lumières et les «vedute» de la Sérénissime, qui a toujours inspiré les artistes, parfois malgré eux, comme Monet...
«Personne n'entre à Venise en étranger», disait un guide de voyage en 1842.
«Et personne n'entre chez Beyeler sans connaître Venise», pourrait-on ajouter.
La magie de la nouvelle exposition de la fondation de Riehen, dans la campagne bâloise, n'en est que plus saisissante: tout le monde a en mémoire un Canaletto ou un Turner, un Monet ou un Guardi ( ) inspiré par la célèbre cité. Mais l'éclairage donné par le commissaire d'exposition Martin Schwander leur (re)donne une beauté et un sens particuliers.
L'exposition «Venise, de Canaletto et Turner à Monet», à voir jusqu'au 25 janvier 2009, est, de fait, un retour sur mythe. Le mythe d'une cité qui a attiré les artistes du monde entier, artistes qui, en retour, ont nourri ce mythe en diffusant de la ville force images poétiques.
«Trop beau pour être peint», avait décrété Claude Monet, qui s'était longtemps refusé au voyage vénitien avant d'y séjourner deux mois, en 1908, à l'âge de 68 ans. La série de 37 tableaux qu'il commença à y réaliser (il les a terminés dans son atelier de Giverny les années suivantes) lui donnent tort.
La peinture sait très bien que faire des excès de beauté.
Grande époque finissante
De façon pertinente, l'exposition commence avec les derniers peintres vénitiens de la grande époque de Venise, Canaletto (1697-1768) et Francesco Guardi (1712-1793). Nés après les luttes permanentes contre les Turcs au 17e siècle, les deux artistes mourront juste avant l'abolition de la République de Venise par Bonaparte en 1797.
Nul Véronèse, Tintoret ou Tiepolo dans l'exposition . Mais cela donne au parcours davantage d'unité. Des deux grands «védutistes» (les vedute sont les vues de villes, typiquement celles de Venise) au Monet d'il y a un siècle, le fil rouge est évident.
Le Grand Canal («la plus belle rue qui soit en tout le monde et la mieux maisonnée», avait écrit le chroniqueur français Philippe de Commines en 1495), le Palais ducal et la lumière si particulière fondant terre, mer et ciel se retrouvent d'une époque à l'autre, d'un style à l'autre. Mais ils ne sont jamais aussi clairs et transparents que chez Canaletto, qui ouvre l'exposition.
Pour l'historien d'art André Chastel («L'art italien»), Canaletto et Guardi sont ceux «qui iront le plus loin possible vers une peinture pure, sans thèmes antiques ou religieux, ce qui annonce déjà le 19e siècle.» Il n'est donc pas étonnant de retrouver ces deux maîtres au début de l'exposition bâloise.
Centre culturel
Deux maîtres bien différents. A la netteté cristalline de Canaletto, Guardi oppose des vues plus «floues», où la touche est plus présente. Comme si l'impressionnisme n'était pas loin.
Mais, avant cela, il y aura encore d'autres voyageurs. Centre artistique, culturel et intellectuel au 16e siècle, Venise a commencé à attirer des pèlerins de toutes sortes au plus tard au 17e siècle. Ce flot ne s'interrompra jamais.
La lumière de Turner
Après Guardi, le visiteur plonge dans une presque pénombre qui met encore plus en valeur les tableaux de William Turner (1775-1851), qui y fit trois voyages (1819, 1833 et 1840).
Les deux tableaux «En allant au bal» et «En retournant du bal» (1846) laissent éclater la lumière de façon abstraite. Le ciel est comme déchiré par la lumière du peintre.
Puis viennent Manet, Renoir et surtout Monet, qui a droit à un des plus grands ensembles de cette exposition. L'obsession du Français pour la «ville-nénuphar» (expression de Paul Morand) le pousse à explorer les matières comme nul autre.
L'eau d'abord, les palazzi ensuite
Sa série du Palais Contarini coupe systématiquement le bâtiment au deux tiers de sa hauteur, pour donner tout le premier plan aux miroitements de la lagune, bleue, verte ou violette. Magnifiquement mise en valeur, seule au milieu d'une paroi, la «Gondole à Venise» est une intrigante tache beige au milieu de l'eau.
L'autre grand ensemble de l'exposition est consacré à James McNeill Whistler (1834-1903), qui avait ramené de Venise 100 pastels et 52 eaux-fortes. Les sujets moins glorieux l'intéressent, les arrières-cours, les passants, pas forcément riches.
En cela, il montre la voie à un artiste moins connu, John Singer Sargent (1856-1925), un Américain hôte régulier de Venise, comme nombre de ses compatriotes à la fin du 19e siècle. A grands traits expressifs, le peintre dessine un monde moins glorieux, choisissant souvent de surprenants angles de vues.
Intéressant contre-point, un choix de la collection de photographies historiques Herzog, de Bâle, permet de voir Venise «telle qu'elle était» dans les années 1870, sous l'objectif de Carlo Ponti et de Carlo Naya. Eux aussi ont contribué au succès désormais pleinement touristique de la Venise italienne depuis 1866. La première Biennale ouvrira ses portes en 1895.
Autre photographe, mais contemporain, le Belge David Claerbout propose une expérience sensorielle intéressante: ses clichés architecturaux de Venise sont projetés dans le noir et il faut un moment à l'œil pour commencer à distinguer les contours des bâtiments. Des ombres que les peintres des siècles passés ont heureusement depuis longtemps immortalisés.
"swissinfo, Ariane Gigon à Reihen (Bâle)"
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Esperia,
Bon dimanche à tous,
ESPERIA- Nombre de messages : 367
Localisation : Noisy Le Sec (93 France)
Date d'inscription : 17/05/2008
Re: Venise s'expose à Bâle...
http://www.beyeler.com/fondation/f/html_11sonderaus/35venedig/00_intro.php
Je venais pour vous donner l'info aussi (les grandes Fanfans se rencontrent!)
Oui...dommage ... c'est un peu loin!
Je venais pour vous donner l'info aussi (les grandes Fanfans se rencontrent!)
Oui...dommage ... c'est un peu loin!
Fanfan- Nombre de messages : 2484
Localisation : Banlieue parisienne
Date d'inscription : 03/03/2008
Re: Venise s'expose à Bâle...
Et là... des mêmes et des autres...
http://www.swissinfo.ch/fre/multimedia/galeries_photos.html?siteSect=15075&sid=9875164
http://www.swissinfo.ch/fre/multimedia/galeries_photos.html?siteSect=15075&sid=9875164
Fanfan- Nombre de messages : 2484
Localisation : Banlieue parisienne
Date d'inscription : 03/03/2008
Re: Venise s'expose à Bâle...
Bâle , de Liège , si mes souvenirs sont bons , ça nous donne environ 5, 7 h en voiture .... je passais par là lorsque je partais en vacances dans les Abruzzes
Le palazzo Contarini de Monet , subtile mélange de bleus, de violets et de verts s'expose dans mon hall d'entrée .... acheté chez Ikea il y 15 ans
Canaletto , c'est mon idole absolue et quand on aime les vedutistes et qu'on craque pour Antonio Canal , on ne peut que craquer pour Guardi ....
Il y a des jours où j'aimerais être suisse . .....
Le palazzo Contarini de Monet , subtile mélange de bleus, de violets et de verts s'expose dans mon hall d'entrée .... acheté chez Ikea il y 15 ans
Canaletto , c'est mon idole absolue et quand on aime les vedutistes et qu'on craque pour Antonio Canal , on ne peut que craquer pour Guardi ....
Il y a des jours où j'aimerais être suisse . .....
Agnès- Nombre de messages : 1603
Localisation : ....transitoire....
Date d'inscription : 04/03/2008
Re: Venise s'expose à Bâle...
BâLe si on part de Liége vers 5h30 on est là bas pour midi...
très belle ville
très belle ville
douille- Nombre de messages : 662
Localisation : Gembloux
Date d'inscription : 05/03/2008
Re: Venise s'expose à Bâle...
Une découverte :
La Lagune de l’âme - Pietro Fragiacomo
Quelle lumière!
Quelques autres de Pietro ( un impressioniste italien)qui si j'ai bien compris a du exposer à une des premières biennales.
http://www.reproarte.com/artiste/869_Pietro+Fragiacomo/index.html
La Lagune de l’âme - Pietro Fragiacomo
Quelle lumière!
Quelques autres de Pietro ( un impressioniste italien)qui si j'ai bien compris a du exposer à une des premières biennales.
http://www.reproarte.com/artiste/869_Pietro+Fragiacomo/index.html
Fanfan- Nombre de messages : 2484
Localisation : Banlieue parisienne
Date d'inscription : 03/03/2008
Re: Venise s'expose à Bâle...
... j'adore sa vision de la Piazza !
Merci , Fanfan , pour le lien .
Merci , Fanfan , pour le lien .
Agnès- Nombre de messages : 1603
Localisation : ....transitoire....
Date d'inscription : 04/03/2008
Suisse...Belgique...Ombres..lumière
....allez .... Liège Bâle....pas si loin !!! ce serait bien, hien, d'y aller faire un petit tour..
De Paris....c'est faisable..mais...
Merci à Fanfan pour ce beau lien...oui, effectivement, la lumière...fait ressortir les édifices et rend le peinture très réelle.
Ombres et lumières...deux mots qui résonnent toujours dans un coin de la tête quand on peint..quand on a compris cela tout semble évident et presque facile...parfois on se crispe sur l'ombre et si on se concentre sur la lumière, comme d'un coup de baguette magique le sujet apparaît..miracle !!
Moi aussi, je me vois bien suisse parfois... ... mais pour le chocolat..mais je pourrai tout aussi bien être belge pour cela, non ??
Esperia,
(De France !)
De Paris....c'est faisable..mais...
Merci à Fanfan pour ce beau lien...oui, effectivement, la lumière...fait ressortir les édifices et rend le peinture très réelle.
Ombres et lumières...deux mots qui résonnent toujours dans un coin de la tête quand on peint..quand on a compris cela tout semble évident et presque facile...parfois on se crispe sur l'ombre et si on se concentre sur la lumière, comme d'un coup de baguette magique le sujet apparaît..miracle !!
Moi aussi, je me vois bien suisse parfois... ... mais pour le chocolat..mais je pourrai tout aussi bien être belge pour cela, non ??
Esperia,
(De France !)
ESPERIA- Nombre de messages : 367
Localisation : Noisy Le Sec (93 France)
Date d'inscription : 17/05/2008
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