Filming Venise .....
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Filming Venise .....
.... c'était le titre , à priori attirant , d'un documentaire que TV5 Monde a eu l' idée saugrenue de passer à .... 02h40 du matin
Pas aussi saugrenue que l'on ait pu penser après l'avoir regardé , crise d'insomnie aidant .
La trame de l'histoire était la suivante : une jeune comédienne française passe un casting à Venise et doit attendre le résultat pendant quelques jours . Elle décide donc de " découvrir Venise "
A travers le monde du cinéma . Et à travers certains extraits de livres ( toujours les mêmes: Maupassant , Proust , Byron , .... ) .
On voit certains acteurs ( Thierry Lhermitte qui y tourna le " Jeune Casanova " ) , des réalisateurs , des costumiers , le comte Volpi , fils du père qui fut le créateur de la Mostra .
C'est insipide , froid , calculé .... la comédienne semble " hors les murs" ... elle parle de la plus belle cité du monde d'un air détaché , comme si elle ne vivait pas la ville ( elle ne la vit d'ailleurs pas ) .
Bref , une déception qui aura quand même eu l'avantage de combler une heure de ma nuit , avant que je ne trouve enfin le sommeil .
Pas le genre de documentaire solaire et baroque que je recommanderais .
Pas aussi saugrenue que l'on ait pu penser après l'avoir regardé , crise d'insomnie aidant .
La trame de l'histoire était la suivante : une jeune comédienne française passe un casting à Venise et doit attendre le résultat pendant quelques jours . Elle décide donc de " découvrir Venise "
A travers le monde du cinéma . Et à travers certains extraits de livres ( toujours les mêmes: Maupassant , Proust , Byron , .... ) .
On voit certains acteurs ( Thierry Lhermitte qui y tourna le " Jeune Casanova " ) , des réalisateurs , des costumiers , le comte Volpi , fils du père qui fut le créateur de la Mostra .
C'est insipide , froid , calculé .... la comédienne semble " hors les murs" ... elle parle de la plus belle cité du monde d'un air détaché , comme si elle ne vivait pas la ville ( elle ne la vit d'ailleurs pas ) .
Bref , une déception qui aura quand même eu l'avantage de combler une heure de ma nuit , avant que je ne trouve enfin le sommeil .
Pas le genre de documentaire solaire et baroque que je recommanderais .
Agnès- Nombre de messages : 1603
Localisation : ....transitoire....
Date d'inscription : 04/03/2008
Re: Filming Venise .....
D'après le script, on s'attendait au pire. Mais les documentaires sur le sujet abondent sans vraiment convaincre.
Une petite incise sur TV5 Monde qui n''est plus tout à fait elle-même depuis les ponctions budgétaires opérées par les routiers successifs (Chirac pour les besoins de France 24, "CNN à la française" et Sarko qui abhorre l'audiovisuel public). On se rengorge de francophonie, mais l'impérialisme parisien menace quand la variété des programmes s'effiloche.
Une petite incise sur TV5 Monde qui n''est plus tout à fait elle-même depuis les ponctions budgétaires opérées par les routiers successifs (Chirac pour les besoins de France 24, "CNN à la française" et Sarko qui abhorre l'audiovisuel public). On se rengorge de francophonie, mais l'impérialisme parisien menace quand la variété des programmes s'effiloche.
condorcet- Nombre de messages : 2531
Date d'inscription : 03/03/2008
Re: Filming Venise .....
Justement à 2h40 du matin...c'était pour les insomniaques...afin qu'ils retrouvent le sommeil!!
Fanfan- Nombre de messages : 2484
Localisation : Banlieue parisienne
Date d'inscription : 03/03/2008
Re: Filming Venise .....
Les insomniaques ont le droit comme les autres à des programmes de qualité (et leur sommeil sera d'autant plus serein qu'ils auront été considérés). "Informer, éduquer, distraire" : telle était la triple mission dévolue à la télévision française selon l'un de ses premiers directeurs, Jean d'Arcy. On peine à croire que TV5 Monde en soit réduite à passer sous les fourches caudines - en l'occurrence peu inspirées - de France Télévisions et de la France sans prendre le soin d'accorder à la diversité de la francophonie (et de ses programmes télévisuels) toute la place qu'il mérite (le documentaire a été commandé et diffusé une première fois par France 2).
Ce documentaire est au mieux un brouillon télévisuel. Le téléspectateur en ressort avec l'étrange impression d'avoir assisté à un non-événement alors que parmi le maigre appareil documentaire réuni, quelques pépites s'imposaient comme des fils conducteurs possibles :
- 1/ le contraste entre la sensation d'émerveillement qui saisit le néophyte de Venise (Françoise Arnoul) et la chute lente de Gustav Aschenbach vers la mort ( Mort à Venise).
A cette aune, le rapprochement entre la décadence de l'aristocratie vénitienne et le sentiment du déclin qui habite Visconti est bien saisi et mérite un parallèle avec le Guépard et son auteur Lampédusa.
- 2/ La construction et le renouvellement d'un rite de légitimation : la Mostra del Cinema.
L'épisode fasciste est tellement occulté et le comte Volpi tellement évasif et mensonger sur l'appui sur ses accointances avec l'Etat fasciste que ce thème imposerait un approfondissement.
Pour mémoire, Volpi fut l'un des inspirateurs de la construction du port de Marghera en 1917 et c'est par la gestion des hôtels Excelsior et le Grand Hotel qu'il en vint à soutenir la création d'une Mostra del Cinema. Ministre des Finances de 1925 à 1928 puis président de la Cofindustria de 1934 à 1943, il fut l'un des inspirateurs de la politique économique fasciste, en essayant de briser l'isolement dans lequel la dictature mussolinienne était maintenu et se maintenait.
1968 et l'éclipse du festival dans les années qui suivent ont un meilleur sort malgré un commentaire scandaleusement partisan (l'extrême gauche - comprendre les communistes - étant censée détenir la haute main sur les visées de la Mostra dixit le comte Volpi fils). A un moment, la voix off nous sussure que le travelling aurait été inventé à Venise. C'est là que l'artefact du documentariste apparaît : isolé, le propos ne porte pas ; pis, quelques séquences reconstituées de Mort à Venise prêtent à sourire.
Pourtant, on aimerait savoir dans quelle mesure le cinéma a façonné la Venise moderne, quels sont les mythes qu'il a réinvestis et ceux qu'il a délaissés, ce que Venise a réprésenté pour le cinéma en tant qu'industrie culturelle (la hiérarchie des festivals de cinéma a été évoquée, ce qui est appréciable), qu'art singulier, qu'activité légitimante.
Ainsi, les états d'âme des visiteurs réduits à cette identité touristique ont été auscultés à loisir mais l'essence cinématographique et plus encore l'âme vénitienne ont déserté cette émission.
Ce documentaire est au mieux un brouillon télévisuel. Le téléspectateur en ressort avec l'étrange impression d'avoir assisté à un non-événement alors que parmi le maigre appareil documentaire réuni, quelques pépites s'imposaient comme des fils conducteurs possibles :
- 1/ le contraste entre la sensation d'émerveillement qui saisit le néophyte de Venise (Françoise Arnoul) et la chute lente de Gustav Aschenbach vers la mort ( Mort à Venise).
A cette aune, le rapprochement entre la décadence de l'aristocratie vénitienne et le sentiment du déclin qui habite Visconti est bien saisi et mérite un parallèle avec le Guépard et son auteur Lampédusa.
- 2/ La construction et le renouvellement d'un rite de légitimation : la Mostra del Cinema.
L'épisode fasciste est tellement occulté et le comte Volpi tellement évasif et mensonger sur l'appui sur ses accointances avec l'Etat fasciste que ce thème imposerait un approfondissement.
Pour mémoire, Volpi fut l'un des inspirateurs de la construction du port de Marghera en 1917 et c'est par la gestion des hôtels Excelsior et le Grand Hotel qu'il en vint à soutenir la création d'une Mostra del Cinema. Ministre des Finances de 1925 à 1928 puis président de la Cofindustria de 1934 à 1943, il fut l'un des inspirateurs de la politique économique fasciste, en essayant de briser l'isolement dans lequel la dictature mussolinienne était maintenu et se maintenait.
1968 et l'éclipse du festival dans les années qui suivent ont un meilleur sort malgré un commentaire scandaleusement partisan (l'extrême gauche - comprendre les communistes - étant censée détenir la haute main sur les visées de la Mostra dixit le comte Volpi fils). A un moment, la voix off nous sussure que le travelling aurait été inventé à Venise. C'est là que l'artefact du documentariste apparaît : isolé, le propos ne porte pas ; pis, quelques séquences reconstituées de Mort à Venise prêtent à sourire.
Pourtant, on aimerait savoir dans quelle mesure le cinéma a façonné la Venise moderne, quels sont les mythes qu'il a réinvestis et ceux qu'il a délaissés, ce que Venise a réprésenté pour le cinéma en tant qu'industrie culturelle (la hiérarchie des festivals de cinéma a été évoquée, ce qui est appréciable), qu'art singulier, qu'activité légitimante.
Ainsi, les états d'âme des visiteurs réduits à cette identité touristique ont été auscultés à loisir mais l'essence cinématographique et plus encore l'âme vénitienne ont déserté cette émission.
condorcet- Nombre de messages : 2531
Date d'inscription : 03/03/2008
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