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Venessia.com VeniceLand 14 novembre 2010

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Venessia.com VeniceLand 14 novembre 2010 Empty Venessia.com VeniceLand 14 novembre 2010

Message par condorcet Dim 17 Oct - 18:38

L'association Venessia.com organise le 14 novembre prochain "Veniceland". Voici la traduction française du communiqué de presse rédigé à cet effet et celle du "Decalogo per Venezia" (Décalogue pour Venise).
condorcet
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Venessia.com VeniceLand 14 novembre 2010 Empty Re: Venessia.com VeniceLand 14 novembre 2010

Message par condorcet Dim 17 Oct - 18:41

Communiqué de presse Venessia.com (traduction française)


L’inauguration de Veniceland le 14/11/2010

Le 14 novembre 2010, à 12 h 00, aux abords du pont de Calatrava, Venessia.com inaugure « Veniceland ». Ce qui s’apparente à une pochade met en réalité en évidence un problème dramatique : la transformation de la ville entière de Venise en un parc à thèmes géant, au sein duquel les palais anciens, les œuvres d’art, les placettes et les ruelles, forment les atours d’un musée à ciel ouvert où les rares Vénitiens restants jouent le rôle de figurants.

Une fréquentation annuelle de 25 millions contre 59 000 résidents. L’exode de Venise continue sans cesse ; ainsi mille habitants ont quitté la ville entre 2008 et 2010 : un habitant par jour quitte pour toujours Venise. Des parties entières de la ville ne sont plus habitées et livrées aux touristes. La mono-activité touristique constitue désormais l’unique chance de trouver un travail pour les jeunes, la capitale historique de la Vénétie perd des activités économiques traditionnelles et artisanales, des services et des logements dans l’indifférence des pouvoirs publics, sans que ne soient formulés des projets alternatifs pour arrêter cette hémorragie. La politique du logement est en fait inexistante depuis de nombreuses années, les services publics destinés aux citoyens sont tous situés sur la terre ferme, la ville historique devient seulement une vitrine de luxe pour le reste de la commune. Comme si cela ne suffisait pas, Venise est entourée de décharges industrielles et de terrains insalubres.

Elle a besoin dès aujourd’hui de politiques économiques et résidentielles, de projets viables pour permettre le renouveau de la ville de Venise. Dans cette perspective, nous avons rédigé le Décalogue pour Venise (Il Decalogo per Venezia) , une contribution essentielle et innovante qui offre de nombreux points de réflexions et des idées pour un nouveau gouvernement de la ville. A ces propositions, nous adjoignons cet événement qui se veut un cri d’alarme, un appel ironique, une pochade, à l’image de notre action destinée à interpeller les décideurs et les amoureux de Venise. Venessia.com inaugure donc « Veniceland », un grand parc à thèmes sur les ruines de la Cité des Doges qui, refusées à ses citoyens, peuvent être contemplées par les voyageurs du monde entier.


Venessia.com
http://veniceland2010.wordpress.com/
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Venessia.com VeniceLand 14 novembre 2010 Empty Re: Venessia.com VeniceLand 14 novembre 2010

Message par condorcet Dim 17 Oct - 18:47

LE DECALOGUE POUR VENISE (Venessia.com)

Le Décalogue pour Venise : préambule


L’idée d’un document public élaboré par le réseau social Venessia.com, qui représentât la synthèse d’un peu moins de 10 ans de discussions et d’approfondissements sur les thèmes et les problèmes vénitiens, s’est faite jour en mai 2009 puis est devenue réalité en septembre de la même année avec la constitution d’un groupe de travail sur le Décalogue. Le Décalogue pour Venise est donc né d’un long travail de réflexion et d’échanges entre le comité directeur du mouvement et les adhérents et sympathisants du plus grand réseau social vénitien. Ce document représente une contribution concrète à une nouvelle idée de ville.

En effet, nous croyons qu’il est nécessaire et urgent d’inverser une tendance amorcée depuis longtemps qui voit Venise et son territoire de désintégrer chaque jour un peu plus en un processus de dissolution qui a aujourd’hui atteint un point critique et se caractérise par : la saignée démographique qui frappe Venise réduite à 60 000 habitants, l’appauvrissement progressif du tissu socio-économique vénitien, les retards et les gaspillages successifs dans les opérations de sauvegarde et de protection de l’environnement, la progressive perte de la culture typique et de l’identité vénitienne, les mille méandres bureaucratiques et affairistes dans lesquels se perd l’action administrative communale, le manque d’un projet politique et économique d’envergure à long terme la gestion quotidienne et immédiate de la chose publique.

Conformément à cette analyse, les thèmes chers à Venessia.com tels que le problème de la maison et de l’exode des résidents, l’état de l’économie urbaine, les transports, le tourisme, l’autonomie administrative, sont largement développés dans le Décalogue pour Venise, toutes questions qui, grâce aussi à notre réseau social, sont au centre du débat citadin qui interpelle l’opinion publique, tous problèmes à propos desquels nous avons offert des occasions de discussion, ouvert des débats, lancé des polémiques, organisé des événements et des manifestations.

Ce document a été rendu public quelques jours avant les élections communales de mars 2010 afin d’offrir à la communauté vénitienne, aux candidats et à la classe dirigeante urbaine une base concrète de discussion sur les principaux problèmes vénitiens, l’indication des priorités à suivre, les solutions envisageables pour offrir à Venise un avenir digne de son passé. Aujourd’hui, nous le reproposons.

Ce document représente aussi un avertissement : Venessia.com surveillera et interviendra à l’avenir conformément à ce qui a été énoncé dans ce Décalogue, n’épargnant personne, au-delà de l’appartenance politique, suivant toujours son amour sincère et désintéressé envers Venise.


Le comité directeur de Venessia.com


Le Décalogue pour Venise

1/ Autonomie administrative de la ville lagunaire. Reconnaissance de la Venise lagunaire en tant que Ville à part entière et non comme centre historique avec une division administrative effective entre Ville d’eau et Ville de terre dans le cadre de la ville métropolitaine.

2/ Statut particulier. Reconnaissance institutionnelle de la particularité du territoire vénitien et par conséquent attribution d’un statut particulier à la ville de Venise qui prévoit une large autonomie fiscale et budgétaire, notamment quant concernant les ressources fiscales recouvrées sur son propre territoire.

3/ Vivre à Venise : pour une politique résidentielle. Encourager le repeuplement de la ville par une politique volontariste du logement pour ceux qui décident de s’installer de manière permanente en épousant le style de vie vénitien. Celle-ci devra s’adresser en priorité aux habitants de Venise, aux jeunes couples et aux personnes âgées, aux anciens résidents contraints à l’exil qui souhaitent y revenir. Au-delà de la politique du logement, pour encourager la reprise de la fonction résidentielle de Venise, des opérations d’amélioration dans divers secteurs sont nécessaires, qui affectent directement la qualité de la vie et donc le choix de la résidence, en particulier dans les services sanitaires et sociaux. L’objectif est le retour à un seuil minimum d’habitants dans la ville historique, soit 100 000 habitants, pour retrouver la fonction résidentielle, et donc le rôle de ville, qui paraît actuellement compromis.

4/ Relance et diversification de l’économie. Revitaliser le tissu économique vénitien, avec des incitations et des facilités, entre autres fiscales, aux activités traditionnelles vénitiennes. Cet objectif ne peut être réalisé de manière efficace que, en raison de la spécificité de Venise, dans la perspective souhaitable de l’obtention de l’autonomie et de compétences spéciales, qui puissent déroger aux impérieuses normes nationales et européennes.

5/ Transports. Interconnexion rapide et facilitée entre les différents points de Venise et les îles, avec une mobilité innovante conçue dans le respect de la particularité de l’environnement lagunaire.

6/ Nouvelle politique touristique. Contraintes administratives sérieuses contre la spéculation touristique et immobilière, avec une politique de contrôle des nouvelles structures touristiques, encouragement d’un tourisme de qualité, contrôle des flux et taxation du tourisme en faveur de la ville.

7/ Participation directe des citoyens. Constitution d’une assemblée civique des associations vénitiennes avec des pouvoirs consultatifs et force de proposition pour mettre en place une collaboration réelle entre la société civile et les institutions élues.

8/ Défense du patrimoine artistique et historique, et des traditions. Défense des monuments, des lieux et des œuvres qui constituent l’identité historique et typique de Venise et de sa lagune.

9/ Protection du milieu lagunaire. Poser comme prioritaire la sauvegarde de l’environnement lagunaire en tant qu’écosystème unique sur la mise en valeur du territoire.

10/ Sécurité et légalité. Rupture réelle et décisive avec les situations d’illégalité diffuse que connaît la ville par l’adoption et surtout l’application stricte de règles plus sévères.



1/ Autonomie administrative de la ville lagunaire.

Des villes différentes ont chacune besoin de leur propre administration communale. Venise mais aussi Mestre et Marghera ont le droit d’être reconnues chacune en tant que villes et non pas de simples portions de villes. Toutes trois devraient appartenir à la métropole de Venise, une nouvelle entité prévue par la Loi, garante de l’autonomie administrative de chacune d’elles comme de la coordination nécessaire à la gestion des problèmes communs.
Mais procédons par ordre :
- Mestre a développé ces dernières années une identité propre qui n’attend que sa reconnaissance officielle avec la création de la commune de Mestre ;
- Marghera a désormais tout d’une commune autonome : elle n’est plus le faubourg industriel de Venise-Mestre ;
- La « spécificité » de Venise évoquée par tous impose sa reconnaissance de facto : c’est-à-dire la création d’une administration propre, autonome, tournée vers la résolution des problèmes très particuliers d’une ville unique au monde.
Nous avons choisi ce problème comme premier point de notre Décalogue, bien que et peut-être parce qu’il représente la question la plus épineuse, source de l’opposition aveugle et intéressée entre les mouvances politiques et affairistes si influentes à Venise, et que sa résolution est la plus complexe. Mais il n’en reste pas moins que le découpage territorial de la commune de Venise (l’une des plus grandes d’Italie par la superficie) est de toute évidence la « mère de tous les problèmes » administratifs et gestionnaires de Venise et de la terre ferme. Il s’agit donc d’un objectif de moyen-long terme comme d’un défi à relever et d’un problème à résoudre, ce pourquoi nous le plaçons en tête du Décalogue.
Le découpage territorial actuel de Venise est en fait à l’origine de la plus majeure partie des problèmes que connaît Venise : de cette faille originelle, découlent des conséquences néfastes qui ont rendu la ville de Venise difficilement gouvernable et ses problématiques si particulières peu lisibles. La modification du découpage territorial de Venise est un geste fondamental dans la satisfaction des doléances de la population et par l’avenir de Venise. Ce sera une rupture sur laquelle se construira une nouvelle ville, avec de nouveaux leviers de gouvernement qui la permettront de l’administrer mieux et plus efficacement.
La commune de Venise présente deux réalités territoriales distinctes : d’une partie, la ville historique qui comprend Venise et les îles, de l’autre, la terre ferme vénitienne. Les caractéristiques physiques, sociales et économiques de la ville lagunaire demandent évidemment des interventions et des compétences spécifiques, complètement différentes de celles de la terre ferme vénitienne. La complémentarité entre les deux villes n’est pas suffisante pour qu’un habitant de Mestre s’intéresse aux problèmes de Venise et vice-versa. Un organe administratif unique choisi par un électorat si hétérogène tant par ses attentes que son mode de vie et appelé à trancher des problèmes d’une telle ampleur se révélera peu efficace.
La coexistence de deux réalités aussi différentes et « éloignées » au sein d’une seule commune a entraîné :
- l’impossibilité d’affronter efficacement les problèmes différents qui touchent Venise et la terre ferme ;
- une faible implication de l’administration communale dans la lutte contre le problème principal que connaît la ville lagunaire, l’exode démographique, en n’aidant pas assez ceux qui souhaitaient y rester, considérant – à tort – que les résidents vénitiens qui quittaient la ville historique pour la terre ferme restaient de toute façon sur le territoire communal et que cet exode était un « faux problème » ;
- une implication de l’administration communale principalement dirigée vers les forces vives de son assise électorale : 2/3 des électeurs inscrits dans la commune de Venise habitent la terre ferme.
Par conséquent, faire administrer Venise et la terre ferme par les mêmes organes s’est révélé erroné et inefficace. Venise mérite une administration propre, tournée vers la résolution de ses problèmes, élue et jugée par ceux qui les vivent au quotidien, et cela, pour les mêmes raisons, doit être accordé et reconnu à la terre ferme vénitienne. De toute façon, nous sommes aussi conscients que la question de la séparation administrative de Venise et de la terre ferme a déjà été posée sur la scène politique en diverses occasions. 4 référendums sur le sujet se sont tenus, avec à chaque fois un résultat négatif ou dans le cas du dernier, un quorum insuffisant. Considérant que ces résultats négatifs sont dus à la mauvaise information des Vénitiens quant aux avantages de l’autonomie administrative, nous mettons l’accent sur ce qui constitue à nos yeux les motivations principales du « non » à la séparation, c’est-à-dire l’exigence d’une coordination et d’une gestion unitaire de quelques grands problèmes de la Commune tels que les transports, les infrastructures et l’environnement lagunaire. Ces objections seront surmontées avec la constitution de la métropole de Venise, ou au moins une union entre les communes, afin de pouvoir garantir une gestion unitaire des principaux services qui ont justement un caractère métropolitain.

En fait, la métropole de Venise pourrait être constituée de deux manières :
- la métropole « de jure » ;
- la métropole « de facto ».

1/ La métropole « de jure » c’est-à-dire constituée par la loi.

La loi sur le fédéralisme fiscal : une nouvelle opportunité.

Récemment, la réglementation prévoyant l’institution de la métropole avec la référence à 9 villes italiennes dont Venise a été approuvée (Loi 42/2009, procuration au gouvernement pour la réalisation du fédéralisme fiscal). Une telle entité était déjà prévue par la Constitution (article 114) et par le texte unique des collectivités locales. La loi 42/2009 introduit une réglementation provisoire afin d’en permettre la création dans l’attente d’une loi ordinaire de détail sur les métropoles. En outre, l’article 119 de la constitution et la loi par procuration sur le fédéralisme fiscal qui en réglemente l’exécution, prévoient pour les métropoles comme pour les autres collectivités territoriales, l’autonomie financière, tant sur le plan des recettes que des dépenses. La métropole est une entité territoriale formée par la commune chef-lieu et d’autres communes qui la jouxtent, unie par le traitement commun des questions touchant à l’activité économique, aux services essentiels, aux problèmes environnementaux, aux relations sociales et culturelles.
La proposition d’instituer la métropole incombe à la commune chef-lieu conjointement à la province, c’est-à-dire à la commune chef-lieu ou à la province, conjointement à au moins 20 % des communes de la province intéressée qui représentent, avec la commune chef-lieu, au moins 60 % de la population.
Les sujets traités par la proposition d’instituer la métropole seront :
- la délimitation du territoire de la métropole ;
- l’énumération et la délimitation des communes qui composent la métropole ;
- la proposition d’un statut provisoire de la métropole.
Jusqu’à la date d’installation des organes prévus par la loi ordinaire, il est prévu l’institution d’une assemblée représentative intitulée « conseil provisoire de la métropole », composée par les maires des communes rattachées à la métropole et par le président de la province.
Les fonctions attribuées à la métropole sont :
- la planification générale du territoire et celle des réseaux d’infrastructure ;
- la mise en place de systèmes coordonnés de gestion des services publics ;
- la promotion et la coordination du développement économique et social.

La métropole : gestion unitaire des sujets communs à la lagune et à la terre ferme ; autonomie communale.

La création de la métropole prévoit la possibilité de redéfinir les limites communales en sein, donc dans le cas de Venise, pourrait rouvrir la discussion sur l’autonomie administrative de la ville lagunaire et une gestion plus rationnelle consacrée à la réalité lagunaire, à sa « spécificité » reconnue et réaffirmée. A son tour, la terre ferme trouverait des avantages indubitables à créer sa propre administration communale tournée vers la réalisation de ses propres problèmes et plus proche des doléances légitimes de sa population sans cesse plus nombreuse. Les fonctions attribuées à la nouvelle entité métropolitaine pourraient reléguer à l’arrière-plan les raisons techniques qui jusqu’à présent se sont posées comme un obstacle à la séparation communale de Venise et de la terre ferme. En fait, la métropole permet de :
- d’administrer séparément des services typiquement locaux comme l’assistance sociale, la politique résidentielle, la réglementation de l’offre touristique et des activités commerciales, la collecte des déchets, les événements culturels, la défense de l’artisanat et des activités typiques, etc., laissant à chaque commune le soin de décider d’une telle politique. De tels services doivent être administrés sur un territoire homogène physiquement et socio-économiquement, qui pose des problématiques homogènes auxquelles on puisse répondre spécifiquement par l’attribution de ces services;
- mener une politique commune concernant tous les aspects qui intéressent le territoire lagunaire et de l’arrière-pays limitrophe, où existent les principaux terminaux et les nœuds infrastructuraux qui se révèlent essentiels aussi pour la Venise lagunaire. Donc, l’entité métropolitaine devra avoir la gestion des secteurs de l’environnement, du territoire, des infrastructures, des transports et des politiques macro-économiques. Le tout avec des compétences bien séparées pour chaque commune qui en est membre et non superposables.
Pour ces raisons et bien d’autres, la métropole apparaît comme le point d’équilibre parfait entre les exigences d’autogestion que les nombreuses réalités locales composant l’actuelle commune de Venise manifestent toujours plus clairement et les exigences de coordination et d’interconnexion entre ces réalités locales et le territoire qui les regroupe pour toutes les questions d’intérêt commun.
C’est pourquoi il est souhaitable que l’administration communale vénitienne, en accord avec la province de Venise et la région Vénétie, se mette en marche pour mettre à profit l’opportunité réglementaire et instituer une métropole de Venise sur la base de critères qui assurent :
- une délimitation territoriale cohérente avec le principe de la loi, c’est-à-dire comprenant les communes qui sont en grande partie interconnectées et qui nécessitent l’administration commune des sujets confiés à la nouvelle entité. La métropole de Venise « idéale » devrait donc être constituée par les communes qui donnent sur la lagune de Venise, de Jesolo à Chioggia, avec Venise comme centre géographique, politique et administrative et par les communes limitrophes, qui quoique n’ayant pas un accès à la mer, entretiennent des liens étroits avec les communes lagunaires, c’est-à-dire les communes de la première couronne de Mestre ;
- la redéfinition des communes métropolitaines avec la création des communes de Venise, Mestre et Marghera ;
- le rôle central de Venise, commune chef-lieu, qui doit être inscrit et spécifié explicitement dans le texte réglementaire créant la métropole, au sein duquel devront être prévues des réglementations particulières pour préserver le rôle de centre politique et économique de la ville historique, mettant l’accent sur le retour et la création d’agences et d’entreprises publiques dans la ville historique, de sorte que de nouvelles et diverses opportunités de travail émergent dans la cité lagunaire, ceci afin de surmonter progressivement le problème de la mono-activité touristique et du manque de ressources alternatives.

2/ La métropole « de facto » c’est-à-dire des services.

Ceci est un chemin probablement plus court et plus facile, évitant des parcours législatifs et bureaucratiques complexes, pour atteindre l’objectif d’une métropole non plus « institutionnelle » mais au moins une entité territoriale organisée de manière similaire à celle-ci dans les faits. Dans ce cas, ni la suppression de la province, ni le vote d’une loi constitutive ne seraient nécessaires, mais plutôt une réelle volonté de coordination entre les villes par-delà leurs limites au sein d’un territoire composé d’éléments communs (l’eau, dans le cas de toutes les communes qui donnent sur la lagune de Venise) et qui veulent adhérer à un système commun de gestion des services publics, de la défense et de la sauvegarde de l’environnement, lequel devra naître de la création de coopératives.

Une métropole composée de coopératives des services, laquelle n’étant pas véritablement une institution, n’aurait pas toutes les compétences de la métropole « de jure » mais pourrait agir efficacement pour le maintien de l’interconnexion entre les communes qui apparaît nécessaire, surtout en ce qui concerne les transports.
Avec la création de coopératives pour la gestion unitaire des services d’intérêt commun, sur le modèle de nombreuses autres communes et provinces italiennes, naîtrait un puissant réseau gestionnaire auquel pourrait adhérer outre les nouvelles communes autonomes de Venise, Mestre et Marghera, celle de Cavallino et toutes celles qui donnent sur la lagune et les communes limitrophes évoquées pour la métropole « de jure ».
Par exemple, l’ACTV deviendrait une entreprise dont les communes réunies en coopérative pour sa gestion détiendraient le capital. De même, la couverture intercommunale des services de la fourniture en eau, la collecte et le retraitement des déchets pourrait être renforcée. Avec en sus des coopératives pour les achats relatifs aux différents services communaux comme les crèches, les services sociaux, etc., et à la clé, d’évidentes économies d’échelle.

2/ Statut particulier

Venise et son territoire lagunaire présentent des particularités physiques, culturelles et sociales tellement évidentes qu’elles devraient en elles-mêmes justifier une plus large autonomie que celle qui lui est aujourd’hui reconnue. D’un point de vue strictement comptable et gestionnaire, on constate :
- que les fonds nécessaires pour couvrir les dépenses ordinaires de Venise excèdent de loin les ressources ordinaires qui lui sont allouées ;
- l’insuffisance et le caractère incertain des fonds transférés afin d’y être investis, notamment ceux relatifs à la loi spéciale.
Dans le cadre d’une autonomie de gestion, des ressources extraordinaires, bien supérieures à celles obtenues jusqu’ici, sont nécessaires pour mener à bien des projets décisifs pour la renaissance de la ville de Venise, pour le développement économique plus harmonieux et diversifié de son économie, pour la reprise de sa fonction résidentielle, pour la conservation de son considérable patrimoine artistique, architectural et environnemental. La résolution des problèmes vénitiens ne peut commencer qu’avec la reconnaissance d’une autonomie particulière de la ville de Venise qui garantisse :
- une large autonomie fiscale comprenant la possibilité de garder dans le budget communal la quasi-totalité des taxes et redevances perçues sur le territoire communal et une marge de manœuvre plus importante concernant les impôts que la ville de Venise prélève (augmentation, réduction, exemption),
- des compétences budgétaires élargies aux différents secteurs d’intervention.
L’entité qui aurait les plus grandes chances de pouvoir obtenir un statut particulier est la métropole de Venise dont la création est souhaitable dans un proche avenir. La large autonomie budgétaire attribuée à Venise dans le cadre d’un statut particulier tant en ce qui concerne les dépenses que les recettes, aurait un impact bien au-delà du territoire communal. En effet, une complète autonomie fiscale et de gestion sur le territoire afin de gérer efficacement l’environnement, les infrastructures et les transports et favoriser le développement économique, n’a de sens que si elle s’applique à un territoire suffisamment vaste. Enfin, les exemples de statuts particuliers accompagnés d’une forte autonomie qui existent déjà en Italie désignent au minimum l’équivalent d’une province (Trente et Bolzano), ce qui correspond peu ou prou à l’aire métropolitaine de Venise (lagune et communes limitrophes). Dans le cadre de l’attribution du statut particulier à la métropole, un régime particulier de « zone franche » pour la seule cité lagunaire pourrait être introduit, par la concession de privilèges et d’incitations fiscales pour les entreprises et les citoyens résidents.
Ce point envisage la couverture financière optimale pour garantir la renaissance de la ville de Venise et permettre les interventions susceptibles d’y parvenir telles qu’elles ont été évoquées précédemment. Celles-ci sont nécessaires et urgentes mais leur accomplissement dépendra des ressources effectivement disponibles. D’un autre côté, nous tenons à souligner que nous avions du nous cantonner à rédiger un document sur la base des maigres ressources dont dispose actuellement la commune de Venise en négligeant les changements institutionnels qui sous-tendent son renouveau, nos propositions n’auraient eu qu’un intérêt moindre, peu d’incidence et seraient restées en-deçà de nos ambitions et de nos idéaux pour Venise. De toute façon, nous restons convaincus que ce document représente un relevé des interventions à entreprendre mais que même leur réalisation partielle en fonction des ressources disponibles ne peut que représenter une amélioration substantielle vis-à-vis de la situation actuelle de délabrement et de déclin de Venise.

3/ Vivre à Venise : pour une politique résidentielle

La ville historique de Venise a vu sa population passer de 175 000 habitants en 1951 (le maximum historique) à moins de 60 000 habitants, accusant une perte de près des deux tiers de sa population. Toutefois, alors que la chute des premières années de l’après-guerre pouvait être considérée comme physiologique, Venise dans ce temps-là étant « surpeuplée », le nombre d’habitants excédant de beaucoup les opportunités d’emploi offertes par la ville, les conditions de vie précaires des Vénitiens les condamnant alors à la misère, cette analyse ne peut être transposée pour les dernières décennies, en particulier les années 1970-1980 qui ont vu une poursuite de la dépopulation non pas à cause de l’appauvrissement économique en soi mais surtout à cause du triomphe de la mono-activité touristique aux dépens des activités économiques avec pour corollaire la spéculation foncière qui a suggéré à certains et imposé à d’autres l’exil vers la terre ferme.
C’est pourquoi la dépopulation de ces dernières décennies pouvait et devait être évitée, car Venise n’était plus une ville pauvre, bien au contraire puisqu’elle était devenue et reste une des villes les plus riches du monde. Néanmoins, une telle richesse, provenant majoritairement du tourisme, devait être utilisée pour servir la ville, c’est-à-dire réinjectée et redistribuée aux citoyens en termes de services et de facilités à l’accession au logement. Il était prévisible, et beaucoup l’ont prévu, que l’absence de régulation de l’économie touristique et surtout l’absence d’une politique résidentielle réduisît Venise à l’état dégradant – sur le point d’advenir – de musée à ciel ouvert.
La politique publique de soutien au logement doit s’adresser en priorité aux citoyens vénitiens, aux jeunes couples, aux personnes âgées, aux anciens résidents contraints à l’exil qui souhaitent y revenir, en leur attribuant des points supplémentaires dans les dossiers qu’ils constituent de manière à corriger la situation actuelle. Nos propositions concrètes en la matière sont les suivantes :
- des incitations aux « primo-accédants » à la propriété. Reprise des subventions sans limites de montant pour les primo-accédants assorties d’une obligation de résidence suffisamment longue ;
- Réattribution des logements publics vacants. Dans la ville historique, la progressive réduction des habitants s’accompagne paradoxalement d’une hausse du nombre de logement. Il existe dans le parc privé mais aussi dans le parc public, des centaines de logements libres soustraits au marché local et parfois touristique. La politique du logement de la commune ne peut pas ne pas tenir compte de cette situation ; elle doit s’employer à remettre à neuf ces logements afin de les louer à des résidents ou de les vendre à prix avantageux à des nouveaux résidents. De telles interventions financières, auraient par ailleurs, au-delà des facilités consentis aux particuliers, un grand objectif public, celui de revaloriser le patrimoine historique et architectural et donc la ville historique de Venise ;
- Construction de nouveaux logements. Procéder à la construction de logements publics ou privés assortie d’une obligation de résidence suffisamment longue ou d’une cession à des fins résidentielles dans les lieux dégradés ou délaissés tels que Sant’Elena, le chantier ACTV en cours de démantèlement, l’espace Italgas à San Francesco della Vigna, l’espace Umberto Ier à Sant’Alvise, la Giudecca, etc. ;
- Le maintien d’un hôpital efficace au service des Vénitiens dans la ville historique. Au-delà de la politique du logement, pour encourager la renaissance de la fonction résidentielle de Venise, des interventions sont nécessaires dans différents domaines qui ont un effet sur la qualité de vie et donc sur le choix du lieu de résidence. Un des aspects les plus importants concerne les services sanitaires et sociaux et dans cette perspective, la question de l’hôpital reste entière. Après la réalisation du nouvel hôpital de l’Ange à Zelarino, nous assistons désormais au démantèlement progressif de l’hôpital San Giovanni e Paolo (hôpital civil), démantèlement déjà entamé durant la période précédente, d’ailleurs. Cependant, il est évident que l’implantation de ce nouvel hôpital en dehors de Mestre ne saurait exonérer de la nécessité d’un hôpital pour les Vénitiens dans la lagune ; actuellement, les temps de parcours pour rejoindre l’hôpital de l’Ange sont tout bonnement inacceptables pour les résidents de la lagune. D’ailleurs, même en tenant compte d’une amélioration des transports, celle-ci ne pourra pas annihiler la distance notable et les inévitables changements de moyens de transport qui entraînent pour les Vénitiens des désagréments non négligeables. Il est donc absolument nécessaire de maintenir un hôpital moderne et efficace dans la ville lagunaire et ceci peut être fait de deux manières : la première consiste à maintenir ou mieux, à reconstituer les services de l’actuel hôpital, en procédant à une restructuration des locaux et à une modernisation des installations qui présentent des signes de fatigue incompatibles avec l’exercice moderne de la médecine ; la deuxième tenant compte de la rationalité économique et de la logistique, privilégie par conséquent le choix d’un nouvel espace où construire ex-nihilo un nouvel hôpital aux normes dans la ville historique. Nous faisons observer que l’unique lieu suffisamment grand et aujourd’hui abandonné, est aujourd’hui, les anciennes stations d’essence de Santa Marta. Nous savons que l’administration actuelle a envisagé pour ce lieu différents projets de construction de complexes résidentiels, en particulier pour les étudiants mais nous estimons que la construction d’un hôpital neuf et moderne doit prévaloir sur l’édification de nouveaux logements en ce lieu, qui ne pourra, en l’espèce, que demeurer marginale. Ce nouvel hôpital, ainsi situé, serait directement relié par la route (et éventuellement par le tram) à la terre ferme : ceci résoudrait les problèmes actuels de transports des fournitures et diminuerait sensiblement les coûts. La position du nouvel hôpital, moins centrale que l’actuel (mais bien plus commode que l’hôpital de l’Ange) devrait être renforcée par une desserte nautique régulière en provenance de toutes les parties de la ville.

4/ Relance et diversification de l’économie.

La mono-activité touristique, en mettant fin à la diversité de l’économie urbaine et à la pluralité des emplois dont elles dépendaient, a contribué à accentuer l’exode des résidents hors de la ville lagunaire et à dégrader la qualité de vie des résidents qui ont choisi d’y rester. En fait, à Venise, les services publics essentiels commencent à faire défaut tout comme les commerces « de proximité » qui jouent pourtant un rôle essentiel dans le choix du lieu de résidence. Nous pensons que les mesures suivantes doivent être prises :
- un moratoire sur la création de nouvelles activités hôtelières ou assimilées ;
- la définition d’un seuil maximum des baux commerciaux. Création d’une liste des prix maximum autorisés pour les loyers ;
- de fortes incitations et dégrèvements fiscaux accordés aux artisans et aux commerces de proximité qui travaillent déjà dans la ville historique ou s’y installent ;
- gel de la raison sociale du magasin pour 10 ans au moins. Là où ferme une boutique d’artisan ou un commerce de proximité, doit rouvrir une boutique d’artisan ou un commerce de proximité ;
- le développement d’activités économiques autres que le tourisme comme l’activité maritime. Celles-ci se définiront par une empreinte écologique réduite, de forts besoins de main-d’œuvre à cause de l’importance des sous-traitants qu’elles mettront à contribution. Les quatre piliers de cette politique sont : d’abord, le retour de l’Arsenal à sa vocation originelle, c’est-à-dire l’industrie navale, dont les installations devront s’adapter à la taille des anciennes structures, tournée vers les nouvelles technologies (grâce à ses centres de recherche), et dotée de chantiers de haute technologies et de niche. Le tout devra tirer avantage de la création d’une nouvelle grande « Université de la mer ; puis, la recherche de nouveaux espaces pour le développement de petits chantiers ; ensuite, la création de nouvelles darses pour accueillir les yachts de taille moyenne ou supérieure dans les îles de la lagune aujourd’hui en déshérence ou à l’abandon comme l’île de Certosa ; enfin, la réorganisation du système portuaire qui réserve l’espace maritime de la ville historique au terminal des bacs et ferrys desservant les ports de l’Adriatique, attribue à Porto Marghera le développement et l’accueil du trafic des bateaux de croisière comme la création d’un grand port commercial qui fasse référence dans tout le Nord-est de l’Italie.

5/ Transports.

Le transport dans une ville d’eau comme Venise représente un des problèmes majeurs. Alors que jadis, l’élément aquatique était une voie de communication rapide et relativement plus efficace que les autres, le site lagunaire de Venise est devenu au XXe siècle un handicap à cause de l’émergence de moyens de transports plus rapides et économiques, offrant un maillage plus dense. En outre, ces dernières décennies, avec la croissance exponentielle de la fréquentation touristique, les transports vénitiens ont connu des problèmes récurrents de congestion, affectant particulièrement les résidents qui se déplacent dans les zones les plus fréquentées. Quatre points doivent être traités :
- il faut résoudre le vieux problème de la cohabitation des flux touristiques et des déplacements des résidents qui utilisent tous deux les transports publics. L’erreur de la ligne 3 est conceptuelle : pour diminuer la fréquentation des vaporetti fréquentés par les Vénitiens, on a pensé à créer une ligne réservée aux résidents. Erreur. Pour diminuer la pression touristique sur les moyens de transports, il faut faire exactement l’inverse : créer des lignes réservées aux touristes. Il faut créer à Venise aussi (elles sont déjà présentes dans toutes les villes touristiques d’Europe) des lignes « hop on – hop off » (que l’on peut utiliser avec un seul ticket) avec des bateaux à propulsion électrique et à deux étages au sein desquels seront fournis un plan de la ville et des audioguides qui délivreront les informations touristiques et artistiques à l’approche de chaque lieu marquant, et indiqueront à chaque arrêt l’itinéraire permettant de rejoindre les sites touristiques les plus proches. Deux lignes qui parcourront le Grand Canal et le canal de la Giudecca ;
- il faut instituer des lignes commodes et régulières qui relient les différents points de la ville historique à la Piazzale Roma (le parking temporaire des autobus), la Stazione ferroviaria (la gare) et l’aéroport. Ces lignes sont aujourd’hui insuffisantes car elles opèrent dans des tranches horaires trop limitées et n’offrent qu’un maillage très lâche, de larges zones de la ville historique n’étant pas desservies par elles ;
- il faut une liaison avec la terre ferme par le tram. Ce moyen de transport doit circuler jusqu’à la ville historique, comme le prévoyait le tracé du projet originel qui avait placé le terminus à Santa Marta ;
- il faut une liaison rapide entre la ville historique, les îles et la terre ferme grâce à l’hovercraft. Il faut prévoir la possibilité pour quelques tronçons de dessertes exceptionnelles et rapides qui relient la ville historique aux îles et à la terre ferme, résolvant la lenteur proverbiale de Venise, quelquefois incompatible avec les exigences de la vie moderne, dans le respect de l’environnement lagunaire : l’hovercraft répond à ces besoins et ne crée pas de « moto ondoso ».

6/ Nouvelle politique touristique.


Il faut créer des contraintes administratives afin de décourager la spéculation touristique et foncière, notamment par le biais d’un strict contrôle des nouvelles infrastructures touristiques, l’encouragement d’un tourisme de qualité, le contrôle des flux et la taxation du tourisme en faveur de la ville. Il est nécessaire de repenser le système touristique qui gravite autour de Venise en tenant compte d’une part de son fort impact économique sur la lagune, la province, la région voire le pays, et d’autre part, des exigences sociales et résidentielles d’une ville fragile comme Venise. Repenser le système touristique signifie que tous les acteurs qui y participent, des chefs d’entreprise aux administrations publiques, doivent changer leur manière de travailler, en agissant en synergie et en coordination. Une gestion insensée du tourisme, ou plutôt une « non-gestion », a entraîné des coûts sociaux importants qui vont de l’augmentation du prix des logements à la saturation des moyens de transports publics en passant par toute une série de tracas petits et grands qui rejaillissent aujourd’hui sur tous les résidents alors que seule une minorité en retire des bénéfices plus que conséquents. Ces déséquilibres sont de plus en plus mal vécus par la population résidentielle de Venise : le citoyen se sent, à tort ou à raison, relégué à un rôle marginal dans un univers urbain où le personnage lui semble être le touriste. La cause de tout cela – et il est bon de le souligner – n’est pas « le tourisme » mais sa mauvaise gestion. Le risque est une détérioration du rapport entre le tourisme et la résidence alors que celui-ci doit au contraire être harmonieux et fondé sur une économie touristique au service de la ville et non le contraire.
La « question » à résoudre sera dès maintenant de chercher à inverser le rapport coûts sociaux – bénéfices sociaux qui est pour l’instant très défavorable aux résidents vénitiens, pour transformer le tourisme en ressource économique extraordinaire productrice de bien-être général qu’il devrait être mais n’est pas encore.
Sont donc nécessaires : de nombreux contrôles portant sur les pratiques et les procédures autorisées, des contraintes administratives décourageant la spéculation touristique et foncière accompagnées de politiques de contrôle adaptées visant les nouvelles infrastructures touristiques, la promotion et l’encouragement d’un tourisme de qualité, le contrôle et la rationalisation des flux, la possibilité d’une taxation du tourisme en faveur de la ville. Des politiques de développement et d’innovation qui favorisent la synergie entre public et privé, la promotion de la formation et du marketing dans une optique de réseaux collaboratifs et de renouvellement professionnel de tout le secteur s’imposent. L’objectif est la remise en ordre et l’amélioration des fonctionnalités opérationnelles de la gestion de la machine économique touristique à travers des adjoints et des professionnels spécialistes du secteur, la création de « limites » administratives solides pour protéger la ville de l’exploitation touristique et immobilière insensée commençant par une politique immédiate de limitation de l’ouverture de nouvelles infrastructures touristiques et d’un contrôle serré des implantations commerciales. Il s’agit donc concrètement de :
- prévoir des accès différenciés, redessiner les accès à la ville historique, avec des gares au départ de Fusina, San Giuliano et Tessera (l’aéroport) pour celui qui arrive de la terre ferme, et des liaisons rapides vers Venise. Dans la ville historique, de nouveaux terminus seront crées à San Basilio (pour ceux qui arrivent de Fusina et du Tronchetto), à San Pietro di Castello (pour ceux qui arrivent de Punta Sabbioni, Jesolo et Caorle), aux Fondamente Nuove (pour ceux qui arrivent de Tessera), à Sant’Alvise (pour ceux qui arrivent de San Giuliano), à Sant’Elena (pour ceux qui arrivent de Chioggia). Grâce à ces nouveaux terminus et à un nouveau système de contrôle des arrivées à la gare ferroviaire, il devra être possible de compter le nombre d’entrées et donc de pouvoir contrôler à tout moment la fréquentation touristique de Venise ;
- instituer un moratoire de 10 ans sur les ouvertures de structures touristiques hôtelières ou commerciales. Durant les vingt dernières années, la capacité d’hébergement de Venise a augmenté de manière disproportionnée jusqu’à provoquer une crise sans précédent du secteur hôtelier. La reconversion de l’immobilier résidentiel en hôtels, chambres à louer, bed and breakfast, demeures de charme et tant d’autres, a accéléré l’exode préoccupant des habitants de la ville historique vers la terre ferme. Le tissu commercial de la ville est devenu très dépendant de l’activité touristique, encourageant un forme de spéculation sauvage où se mêlent manque de professionnalisme et faible valeur ajoutée pour la ville ;
- favoriser la formation et l’innovation, créer des organismes bipartites entre les administrations publiques et les associations professionnelles avec l’objectif de développer la formation, l’innovation et les projets pour un tourisme soutenable et compatible avec le territoire vénitien. Ces organismes devront, grâce à des financements européens, développer de nouvelles stratégies de promotion touristique, des processus de formation pour les spécialistes du secteur et la possibilité pour le secteur de participer à des activités sociales d’intérêt général. Etudier la formation et l’institution d’un nouveau corps de fonctionnaires municipaux chargés de l’information et du contrôle des flux touristiques, qui s’occupe de l’installation dans toute la ville de points d’information (bornes informatiques ou employés dans leurs guichets) qui renseignent les touristes, vendent le plan touristique « officiel » de la ville à prix modique comportant non seulement les principales curiosités touristiques mais aussi toutes les indications utiles (localisation des pharmacies, des hôpitaux, des pompiers, des commissariats de police, des gendarmes, indication des numéros d’urgence), promeuvent la Venice card, ticket pour le vaporetto touristique « hop on/hop off » et différentes initiatives culturelles et traditionnelles ;
- Créer une taxe de séjour. Evaluer la faisabilité et les modalités de recouvrement (notamment son coût de recouvrement) qui contribue à l’amélioration du système touristique et en pondère son impact sur la ville. Il est nécessaire de décourager le tourisme « mordi e fuggi » (mange et tire-toi), celle d’une journée, et donc de prévoir une forme de contribution (toujours par une sorte de Venice card qui donne la possibilité d’accéder aux différents services tels que les transports, les musées, les toilettes, les informations) afin de couvrir les dépenses de manutention et de nettoyage de la ville de telle sorte que le touriste journalier contribue aussi à la couverture des dépenses qu’il entraîne ;
- Parvenir à une requalification du tourisme. Tendre vers un tourisme de plus haut niveau qualitatif et surtout de plus longue durée, en développant au maximum les congrès, les expositions de renommée mondiale (depuis que le Palais Grassi a changé de propriété, il n’en existe plus), les tournois internationaux de golf au Lido, encourager un tourisme de la mer avec des points d’accostage plus grands pour les yachts et de nouvelles darses pour les barques à voile. En outre, mettre en valeur le Lido, avec la création d’un centre de bien-être (fitness) ouvert toute l’année avec des tronçons de plage libre, une meilleure exploitation des terrains de golf aujourd’hui sous-utilisés, création d’un « agritourisme de la mer » avec Pellestrina en tirant parti de l’engouement que suscite ce secteur dans d’autres parties de l’Italie (et de sa réussite économique).

7/ Participation directe des citoyens.

Venessia.com propose et souhaite qu’il y ait à l’avenir une proximité entre les citoyens et la classe politique dans le gouvernement de la ville. Ces dernières, nous avons assisté à l’éloignement progressif des administrés et des administrateurs. Trop nombreux ont été les projets « tombés d’en haut » à propos desquels le citoyen n’a pu exprimer un avis ou une opinion. Bien sûr, le citoyen-électeur exprime son opinion par le vote, mais en 5 ans, d’un rendez-vous électoral à l’autre, les événements, les péripéties, les décisions qui constituent l’action politique du conseil municipal « restreint » [qui comprend seulement le maire et ses adjoints] sont multiples et le vote exprimé par le citoyen quelques années plus tôt n’est pas toujours respecté. De nombreuses fois, les résidents voudraient pouvoir dire plus et plus souvent que ce qu’ils n’expriment qu’au moment du vote.
Nous proposons donc la création d’une Assemblée des Associations Vénitiennes comprenant deux membres par association nommés par le maire et proposées par les dites associations. Cet organe devra être une stimulation mais surtout une aide au conseil municipal restreint et au conseil municipal « élargi » par rapport auxquels devra être exercé une fonction de contrôle démocratique et de proposition. L’Assemblée ainsi créée devra se réunir régulièrement en présence d’un représentant du maire de Venise et du président du Conseil municipal « élargi » pour formuler des avis, des propositions, des observations.
Cette Assemblée devra donc être dotée de pouvoirs consultatifs et avoir le droit de participer aux discussions dont les thèmes concernent directement l’administration de la ville, sans droit de vote évidemment. Les citoyens réunis dans cette Assemblée devront pouvoir exprimer leurs propres doléances au Conseil municipal « restreint » en présence du maire de Venise dont l’intervention sera la bienvenue. Cette proposition se veut une opportunité pour la classe politique d’un « rapprochement » vers la population mais aussi pour le Conseil municipal restreint d’agir au service du citoyen dans la plus grande transparence. A l’Assemblée des Associations pourront se joindre les associations régulièrement enregistrées auprès des autorités compétentes. Les associations qui œuvrent dans les domaines de la politique, du social et de la culture sont les bienvenues.


8/ Défense du patrimoine artistique et historique, et des traditions.
Les points clés sont :
- la promotion de la production culturelle à Venise, c’est-à-dire des institutions, associations et simples particuliers qui par leurs réalisations artistiques et culturelles, la font connaître du monde entier ;

Nous préférons l’idée d’une Venise, vivier actif et innovant de la culture à celle d’une Venise, vitrine de la culture privée. Une différence qui peut sembler ténue est celle qui sépare l’engagement passé des Agnelli qui a fait connaître Venise dans le monde entier à travers des expositions qui ont marqué l’histoire des musées (les Grecs, les Phéniciens, Salvador Dali) et l’activité actuelle de Pinault qui utilise des lieux publics pour exposer sa propre collection privée en violation des accords passés avec les pouvoirs publics.

- la défense et la promotion des traditions ;

Le patrimoine culturel d’une ville se compose en grande partie de ses traditions qui en font l’originalité. Les traditions sont un ensemble d’us et coutumes qui se sont affirmés et consolidés dans l’histoire d’une population et embrasse non seulement les cadres culturels mais aussi la vie quotidienne des personnes, comme quelques métiers et traditions de travail qui doivent aujourd’hui être considérés comme partie intégrante du patrimoine culturel de la ville et à cet égard, protégés et valorisés.
Les activités traditionnelles vénitiennes connaissent actuellement un contexte économique difficile qui en menace l’existence même. Leurs coûts de production ajoutés à ceux de la logistique très élevés, la concurrence de procédés de fabrication moins coûteux, l’absence de politiques efficaces et coopératives de promotion, la non-confrontation avec le marché et souvent l’absence d’une vision entrepreneuriale plus large les pénalisent. De nombreux problèmes frappent ces différentes activités comme le verre de Murano, la dentelle de Burano et les artisans historiques vénitiens. Un investissement public dans la formation, la promotion internationale et des aides logistiques ainsi qu’une détaxation de ces activités seraient souhaitables.

- la protection des œuvres d’art et des monuments vénitiens ;

Nous sommes particulièrement alarmés par la gestion des travaux publics à Venise qui, dans des cas bien connus, ont défiguré le mobilier urbain de manière irréversible. Nous nous référons en particulier à la réparation des pavés urbains qui, dans quelques zones, a conduit à la disparition totale du pavé vénitien original (le « masegno ») arbitrairement remplacé par de pauvres copies. Il y a aussi des exemples de puits à margelle (« vere da pozzo »), de fontaines et d’autres objets manufacturés originaux qui ont disparu à la suite de travaux publics. Sur ce point, nous déplorons l’indifférence de la surintendance [des œuvres d’art et des monuments] et de la société privée Insula qui, depuis des années, connaissent le problème mais ne l’ont pas résolu. Nous souhaitons :
1/ des enquêtes poussées de la magistrature pour déterminer les responsables et les bénéficiaires de ces disparitions.
2/ un contrôle permanent de la commune de Venise sur les chantiers publics les plus importants.
3/ la signature par les entreprises qui travaillent à Venise d’un règlement sur les travaux privés à Venise et sur les œuvres et monuments de la ville, qui interdise les agissements évoqués ci-avant.
Toujours sur le thème de la défense des œuvres d’art, nous déplorons la plaie que constituent les tagueurs qui, ces dernières années, ont défiguré la ville et différents lieux d’une valeur artistique inestimable. Pour lutter contre ce vandalisme, nous proposons que :
1/ les forces de l’ordre entreprennent une action de contrôle et d’enquête sur ce phénomène.
2/ soient mis sous surveillance vidéo les aires artistiques les plus exposées (comme le pont du Rialto, la confrérie de Saint Roch, l’église de Saint-Jean l’Evangéliste).
3/ que les particuliers, les commerçants et les pouvoirs publics s’engagent à ôter les tags des lieux qu’ils habitent.

- la promotion de l’histoire et l’identité de Venise auprès de la population et en particulier des écoles.

A travers la nouvelle réforme scolaire, il faut favoriser l’insertion de l’histoire de Venise dans les activités scolaires et extra-scolaires. Un enseignement qui se déroule en dehors des établissements scolaires est possible dans les musées et les lieux historiques de la ville qui doivent être ouverts aux citoyens et aux publics scolaires.

- le soutien à la production théâtrale.

Il importe de s’engager pour favoriser la naissance et le développement de compagnies théâtrales locales (il manque une compagnie goldonienne stable qui sache proposer à Venise et au monde un répertoire vénitien) qui réinvestissent des lieux culturels sous-utilisées (le théâtre Malibran, Rossini, le théâtre la Giudecca, etc.).

9/ Protection du milieu lagunaire.

La situation dramatique qui s’annonce, évoquée dans plusieurs sommets internationaux, due au changement climatique mondial associé à la subsidence de l’aire lagunaire (moins 300 cm en 20 siècles) met en évidence de redoutables inconnues. Sur un tel sujet, un séminaire de recherches est donc à la fois nécessaire et urgent, aussi bien pour mettre au point des stratégies à entreprendre à l’avenir que pour entreprendre dès à présent une défense efficace de notre territoire. Plusieurs points ont retenu notre attention :
- l’environnement lagunaire ;

Il faut adopter les mesures suivantes :
1/ Création d’une commission d’études pour un plan de requalification environnementale de la lagune et de la « gronda » lagunaire . Y seront représentés la région Vénétie, les communes de la métropole de Venise, le magistrat des Eaux, l’université, l’Unesco. Cette commission réalisera un projet de rééquilibrage environnemental, physique, morphologique et hydraulique tel qu’il a été prévu par les lois spéciales dès 1973 :
- a/ enquête sur la cause de la dégradation, la défense, la sauvegarde et la reconstitution de la morphologie lagunaire, notamment sur les « barene » et les « velme » . Une attention toute particulière sera portée sur la méthodologie employée avec l’objectif de reconstituer tout l’écosystème ;
- b/ la défense du littoral ;
- c/ efforts socio-politiques pour la renaissance des îles mineures et des forts ;
- d/ la réorganisation des « valli da pesca » [bancs de pêche] dans la lagune ;
- e/ favoriser à nouveau l’entrée de déchets fluviaux issus de la sédimentation dans la lagune. Augmenter l’apport de ces sédiments fluviaux permet d’enrayer l’érosion des fonds due au trafic maritime intense ou aux pêches illégales qui déplacent une grande partie des sédiments du fond des canaux vers le large à marée descendante ;
- f/ remplir les fosses aquatiques en relevant les fonds aux bouches de la lagune .

2/ Réparation de la digue ancienne « San Marco » qui protège de la lagune sud du déversement de substances polluantes provenant du ravinement du bassin d’égoût des bassins chimiquiers et industriels.

3/ Protection des berges du canal des Pétroles contre l’érosion constante des « barene » qui l’entourent par une petite escavation de ce canal.

4/ Interdiction du trafic naval (en particulier celui des navires de croisière) dans le très fragile bassin de Saint Marc et dans le canal de la Giudecca.
- a/ à cause des pièges innombrables durant la traversée, c’est-à-dire du risque de panne des machines, d’erreurs de navigation ou d’improvisations malheureuses des marins ;
- b/ à cause de l’importante pollution de l’air (poudres fines), acoustique, électromagnétique (les générateurs pour la production d’énergie restent allumés même lorsque le navire est arrivé à destination et utilisent des combustibles dont la teneur en soufre est élevée).
Nous conseillons le lancement d’un nouveau port plus proche de la mer : l’option du port San Leonardo, à 5 km de la bouche de Malamocco et non plus à 20 km comme Marghera est à considérer. Un trajet naval plus court de la mer à la terre ferme atténue le massacre et les altérations infligées à l’écosystème lagunaire.

5/ Déplacement de l’actuel pipe-line (oléoduc) de Port San Leonardo vers un lieu situé hors de la lagune, afin d’interdire définitivement le trafic naval pétrolier dans la lagune.

- la pollution de l’air ;

Les problèmes majeurs à affronter dès aujourd’hui sont l’effritement de la brique et de la pierre d’Istrie sous l’effet du soufre contenu dans l’air (par la combinaison de déchets gazeux produits par les moteurs des embarcations comme des navires de croisière et la salinité marine) et des gaz dangereux comme le chlore produits à Marghera. Il faut :
1/ reconvertir graduellement l’aire de « gronda » située dans la zone chimique industrielle polluée.
2/ concevoir un plan de mise à la casse et imposer l’utilisation de moteurs hybrides (diesel/électrique) pour optimiser les déplacements et diminuer la pollution suscitée jusqu’à l’arrivée prévue des moteurs à l’hydrogène pour les transports en commun.

- le « moto ondoso ».

« Le moto ondoso » est une vague qui provoque l’agression répétée de l’eau (créant une onde de choc qui s’écrase contre la brique et la pierre d’Istrie), creuse les fondations des maisons et des palais et accélère l’érosion. Elle est due à l’expansion inexorable des moyens de navigation comme ceux utilisés pour satisfaire le tourisme de masse (la Ca’ Foscari, sauvé de l’écroulement par miracle, en est un exemple significatif). Il faut donc :
1/ créer une Autorité unique dans la lagune qui regroupe toutes les communes concernées afin de produire des normes et des synthèses communes et compréhensibles par tous.
2/ coordonner les différentes forces de l’ordre présentes sur le territoire et affectées au contrôle du trafic aquatique (carabinieri – gendarmes –, guardia di Finanza – contrôleurs du fisc –, police régionale, police provinciale, police municipale, garde-côtes, garde civique volontaire) pour que la lutte contre le « moto ondoso » soit couronnée de succès.
3/ créer pour des points les plus fréquentés de la ville et de la lagune des stations de contrôle dotées de caméras de surveillance à distance et d’instruments de mesure de la vitesse directement reliées à un ou plusieurs centres opérationnels.
4/ prévoir un corps volontaire de « vedettes » afin d’épauler les forces de l’ordre dans le contrôle du trafic aquatique et la lutte contre le « moto ondoso ».
5/ protéger les rives des canaux les plus fréquentés avec des moyens adaptés (« palancole larssen).
6/ promouvoir l’installation d’hovercrafts.
7/ limiter la traversée de la ville par les bateaux-taxis touristiques.
8/ imposer une limitation de la vitesse pour chaque embarcation à 8 km/h (sauf les moyens de transport publics ou assimilés, hormis les canaux des Pétroles, Allaciante, les bouches de la lagune). En outre, on suggère, se trouvant en présence de canaux hybrides (maritimes / lagunaires / communaux) d’utiliser au moins sur les canaux maritimes une double signalétique (nœuds / km/h ).
9/ imposer la diminution de la vitesse en cas d’acqua alta (80-100 cm) et interdiction de la navigation en cas de marées supérieures (excepté les services publics essentiels et ceux d’urgence).
10/ navigation libre dans les canaux adjacents à l’Idrovia Litoranea Veneta [vers Trieste et Caorle, au nord-est de Venise] et de ses embranchements (toujours dans le respect des limites de vitesse).
11/ limiter l’entrée dans la lagune des embarcations de fort tonnage en créant des appontements adaptés.
12/ plan de mise à la casse des moyens de transport vétustes, encouragement des moyens de navigation innovants :
- avec une coque « anti-onde » comme cela existe déjà dans d’autres pays ;
- avec des moteurs anti-pollution (privilégier les systèmes électriques, l’énergie solaire, l’hydrogène, le GPL, le méthane, et d’autres solutions testés dans d’autres pays) ;
- circulation dans le Grand Canal réservé aux moyens de navigation lents utilisant l’électricité ou le GPL.
13/ promouvoir un programme d’initiatives culturelles et éducatives consacré aux différentes problématiques liées à la navigation et à l’environnement lagunaire. Distribution de brochures d’information dans les écoles et les services de la commune de Venise.

10/ Sécurité et légalité.

Tenant compte de la spécificité et de la fragilité du tissu urbain de la ville de Venise, une politique rigoureuse qui garantisse le maintien de l’ordre dans le territoire doit être mise en œuvre ; étant donné le peu de ressources budgétaires et le peu de personnel, elle ne peut s’appuyer que sur la technologie et le recours plus massif à la vidéo-surveillance utilisée dans les points où l’affluence est maximale. Il est d’autre part nécessaire de lutter sans merci, sans aucune tolérance, contre la situation d’illégalité diffuse qui prévaut dans la ville de Venise, par des règles plus sévères et surtout leur application sans faille, notamment dans le contrôle du commerce illégal et de toutes les formes d’illégalité diffuse trop fréquente dans l’économie touristique urbaine. Les trois axes prioritaires sont donc :
- la sécurité ;

L’augmentation des caméras de surveillance dans les zones critiques de la ville répond à l’exigence d’un contrôle plus efficace spatialement et vise aussi la navigation, surtout la nuit : sont visés San Marco, Rialto, Santa Margherita, Santa Lucia, Piazzale Roma. La mise en place d’un système intégré de vidéosurveillance peut être l’opportunité d’un meilleur contrôle des flux lors des fêtes traditionnelles comme le Carnaval ou la fête du Rédempteur ainsi que dans les zones urbaines habituellement fréquentées par les vendeurs à la sauvette.

- la légalité ;

La légalité se définit par le strict respect des normes et des règlements municipaux dans tous les aspects de la vie quotidienne, qu’il s’agisse de l’occupation de l’espace public par le commerce urbain ou du respect des monuments ou des édifices publics et historiques. Une attention toute particulière sera consacrée à l’élimination totale du commerce itinérant abusif, à la vente à la sauvette et la diffusion de produits illégaux et contrefaits.

- le sens civique ;

Le concept de légalité s’accompagne inévitablement d’une prise de conscience civique collective dont nous déplorons l’absence durant les dernières décennies : de l’habitude de laisser ses ordures sans tenir compte des lieux et des horaires de ramassage, du manque de respect des horaires d’ouverture des services publics, des licences frauduleuses, etc.… Une politique d’éducation civique constitue l’unique possibilité de reconstruire un tissu social sain et soudé.


Traduction de Frédéric Delarue, historien et Vénitien de cœur et d’esprit.
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Message par Fanfan Dim 17 Oct - 22:35

Merci pour la traduction. flower
Je lis ça dès que j'ai un moment...
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Message par condorcet Lun 18 Oct - 15:42

Si quelques-uns d'entre nous sont sur place...
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Message par Fanfan Mar 19 Oct - 17:53

Quel boulot cette traduction! Venessia.com VeniceLand 14 novembre 2010 65764 Venessia.com VeniceLand 14 novembre 2010 306120
Pour autant que je puisse juger de ce décalogue, toutes ces propositions me semblent très bienvenues....Vont ils réussir à se faire entendre? Souhaitons le!
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Message par condorcet Mar 19 Oct - 18:45

Cela permet d'enrichir son approche de Venise : elle le mérite bien.
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Message par lorenzo di venezia Mer 20 Oct - 0:39

merci et bravo
lecture passionnante mais....
de toute façon il faut y croire..
j'ai aussi un peu peur du nombres de commissions qu'ils semblent vouloir créer
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Message par condorcet Mer 20 Oct - 1:19

Le Décalogue pour Venise mérite encore des approfondissements mais, face à la situation présente, il offre un grand projet. Je n'aime pas le parcours guidé du touriste qu'il semble instituer ni la volonté de le faire payer une taxe de séjour et suis aussi très réservé sur la vidéosurveillance (là, j'y suis hostile) et les "milices" de citoyens (ça non plus, je n'aime pas). Les volets institutionnels et environnementaux (I/ et 9/) sont les plus réfléchis.
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Message par condorcet Ven 29 Oct - 19:13

Voici le nouveau site dédié à l'événement : http://www.veniceland2010.com/
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