Une programmation massacrée : "Une giornata particolare" di Ettore Scola (France 2)

Hier soir, était prévue la diffusion à 23 h 50 de ce film d'Ettore Scola où Marcello Mastroianni et Sofia Loren jouent respectivement les rôles d'un journaliste homosexuel de la radio italienne devenu paria et d'une mère de famille ravalée par les siens au rang d'utilité. Ramassée en une seule journée (le 16 mai 1938, le jour de la visite d'Hitler à Rome), l'intrigue voit la rencontre de deux êtres mis au ban de la société autoritaire et pour cette raison, interdits de défilé (et de liesse populaire) dans un immeuble (ou plutôt des ilôts) déserté par ses habitants saisis d'une fièvre nationaliste et fasciste. La photographie en sépia, la délicatesse de la réalisation et de l'interprétation permettent au spectateur de plonger dans la chape de plomb qui fut la marque des régimes autoritaires (et qui, par parenthèse, n'a pas entièrement disparu...). Particulièrement impressionnante est la diffusion d'images animées d'archives où la visite d'Hitler à Rome est commentée sur un ton emphatique par le journaliste fasciste sur laquelle s'ouvre le film.
https://www.youtube.com/watch?v=4rZrr-uEYbE

Donc, Michael Jackson's mania oblige, la diffusion fut retardée à 0 h 20 puis le film fut finalement projeté à 1 h 00 (en dernière partie de soirée ou au coeur de la nuit...) après l'insertion d'une de ces inévitables tirades de Christophe Hondelatte dissertant sur un fait-divers crapuleux. On ne saurait mieux exprimer le mépris que la télévision publique porte à ses téléspectateurs.

superbe film plein d'emotions...
il est deja passé il y a quelques semaines

Je l'ai en DVD et je me le passe régulièrement ..... tout comme Brutti , Sporchi e Cattivi du même Scola où la vie indigne vécue par des gens non moins indignes dans un bidonville sur les dessus de Rome ( à côté , les Favelas sont des 5* ! )
Le Romanesco y est roi , tout comme la mauvaise foi , le vice , la luxure et l'appat du gain et malgré cette déchéance , des personnages me font hurler de rire , comme la nonna essayant d'apprendre l'anglais , Matilde , la mère de famille repoussante et repoussée et le grandissime Nino Manfredi , dans le rôle de Giacintho , le Pater familias qui s'est laissé crever un oeil pour toucher la prime d'assurance d'un million de lires . Il est méconnaissable et abject . Dans toute sa splendeur .